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Les corps tuyautiques

Êtres hybrides, ils usent d’astuces pour s’adapter aux humeurs qui les traversent.

Traduire le corps grandeur nature, le construire à la manière d'un mécano formé de pièces démontables, emboitables jusqu'à devenir des outils qui permettent aux corps de muter et de fusionner.

Je les ai modelés grossièrement avec des textures grouillantes et mouvantes suggérant ainsi leurs transformations.

Certaines sont traitées avec des couleurs industrielles : le rouge vif d’une bouée de sauvetage faisant office de bras qui encerclent ses deux jambes ; ou encore le bleu d’un vêtement de travail de l’artisan-ouvrier aux manches retroussées.

D’autres sont émaillées : comme les formes de cette « Ophélie », installation murale recouverte d’un blanc nacré tel l’intérieur précieux d’un coquillage d’où s’écoulent des filaments de néoprène d’un noir-pétrole profond et épais ; ou bien encore le corps nu de cet estivant enduit de rose rappelant l’épiderme.

© Sandrine Bringard - 2020

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